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Le Dieu qui ne compte pas, à l’écoute des humiliés et des boiteux , Etienne Grieu

couverture ouvrage

 Recension Jean Yves Perrouin, membre de la chaire Rodhain

 

Ce livre est l’illustration profonde et brillante de cette grande réalité, à savoir que ce sont les pauvres qui nous évangélisent ! Encore faut-il, comme le dit François, que nous nous laissions évangélisés, que nous soyons disponibles, à l’écoute, etc….

Voici ce que dit l’auteur p.75 : « Il y a une familiarité, une proximité de ceux qui ne « comptent pas » avec la passion du Christ, où celui-ci est mis au rang de tous ceux qui « ne comptent pas ». C’est ce qui fait de ces personnes des guides pour toute l’Eglise, car elle est appelée elle aussi à entrer dans la Pâque du Christ. » Ces personnes, l’auteur leur donne la parole qu’ils sont empêchés de prendre. Il écrit p.55 : « Tout être porte en lui une promesse. Il semble bien que celle-ci puisse n’être associée qu’au simple fait de vivre car même lorsqu’elle n’a été accompagnée d’aucune parole, elle continue néanmoins de se faire entendre. Ce premier élément conduit aussi à souligner que cette promesse pour déployer ses effets, doit être dite et s’accompagner d’une bénédiction qui déjà fait entendre la béatitude à laquelle nous sommes appelés. »

                        En guise d’introduction l’auteur propose une très belle méditation sur le quatrième chant du Serviteur dans le Livre d’Isaïe ( cf. Is 52,13- 53,12). Tout le propos du livre sera en référence à ce passage d’Isaïe au sujet du silence ou de la parole des personnes en grande précarité.  C’est ainsi que l’auteur les nomme, car il ne s’agit pas de pauvres mais de personnes nées dans la misère et confrontées à elle depuis leur naissance. La pauvreté n’est pas la misère, très loin de là. D’ailleurs le Christ dans les Béatitudes dit : « heureux les pauvres… ». Il ne dit jamais : « Heureux ceux qui sont dans la misère… ». Voici ce que dit l’auteur de la misère p. 68 : « La misère produit des effets beaucoup plus pernicieux qu’un simple dépouillement du superflu. Elle s’en prend également à ce qui est nécessaire pour vivre, elle agresse l’être en son cœur. Elle paralyse la parole et les gestes, amoindrit les capacités de prendre du recul par rapport aux situations, elle rend furieux, fait perdre jusqu’aux repères élémentaires exigés pour vivre en société. »

                        Le Serviteur souffrant étant la préfiguration du Christ, l’auteur avec beaucoup de pertinence propose « des lectures de La Croix, révélation du visage de Dieu » et tout naturellement évoque « la Passion de ceux qui ne comptent pas ». Il poursuit p.174 : « Les pauvres ont beaucoup à nous enseigner. En plus de participer au « sensus fidei », par leurs propres souffrances, ils connaissent le Christ souffrant. Il est nécessaire que tous nous nous laissions évangélisés par eux ». L’auteur poursuit encore : « C’est pourquoi  ceux qui ne comptent pas » obligent leurs interlocuteurs à se positionner eux aussi comme des hommes qui ne comptent pas, au sens où ils cessent de compter, de calculer les avantages ou gains possibles qu’ils peuvent tirer de la relation » Et l’auteur de conclure : « que le rôle politique des Eglises consiste uniquement à porter le signe de l’Alliance dans l’espace public, mais à le porter jusqu’au bout ; et cela en le recevant de ceux qui ne comptent pas, plus précisément de la rencontre entre ceux qui sont méprisés aux yeux des autres et de ceux qui refusent de donner dans leur vie la première place au calcul. »

                        Si de toute éternité il est plus que jamais vrai que notre Dieu ne compte pas, ce livre lui est un livre qui compte !

 

 
 

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