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Séminaire : Vulnérabilité et innovation sociale

Organisé  par l’IERP et la chaire Jean Rodhain Toulouse

Introduction

Tous les intervenants qui ont accepté de participer à cette session ont une « histoire » avec ces deux termes. Ils font partie de leur quotidien  de vie, de travail, de réflexion, d’analyse et ce parfois depuis plusieurs dizaines d’années, parfois beaucoup moins simplement parce qu’ils sont encore très jeunes !

Nous les avons rapprochés parce qu’ils sont porteurs d’image contradictoire. Si Mgr Pascal Ide nous dira ce soir que la vulnérabilité peut être positive, elle est le plus souvent porteuse d’une image négative, de faiblesse temporaire mais aussi durable et parfois même congénitale. En revanche le mot innovation est lui porteur d‘une image dynamique. L’innovateur est un créateur, un porteur d’idées, de projets, on l’imagine en pleine santé, avec un regard neuf sur le monde et enthousiaste pour l’avenir.

Pourquoi donc les rapprocher ? Vous allez-nous le dire, que vous soyez intervenants ou auditeurs car nous attendons bien sur vos questions et vos observations. Mais pour introduire nos débats posons un peu le problème

Vous avez constaté que nous parlerons d’innovation sociale, l’ajout de cet adjectif n’est pas innocent, bien qu’il ne soit pas récent. Cela fait désormais près de 40 ans que les institutions internationales, dont la commission européenne, estiment que l’innovation sociale préside à toute forme d’innovation, puisqu’il s’agisse de biens ou de services, l’innovation doit répondre à un besoin, pour que le destinataire s’approprie l’innovation, qu’il la fasse sienne. Lorsqu’un bien ou un service est présenté sur le marché, c’est une évidence, mais lorsque l’on ne se situe pas dans le monde marchand, il en est pourtant de même…. C’est là tout l’enjeu de la réflexion, qu’il s’agisse d’un porteur de projet ou d’un chercheur qui analyse des situations qui lui paraissent problématiques.

A la différence de nombreuses innovations technologiques qui doivent trouver leur financement et leur clientèle sur le marché, une innovation sociale s’appuie souvent sur un besoin complexe et souvent une demande peu solvable. Parce que le besoin procède souvent d’une pression externe, le processus d’analyse peut provenir aussi bien  d’initiatives citoyennes (assos…) que du secteur public ou encore de ceux qui ressentent directement le besoin. Les chercheurs différencieront une réflexion top down ( du haut vers le bas ) ou bottom up (du bas vers le haut) ; Dans les deux cas, le passage de la réflexion à l’action, la concrétisation de l’innovation va supposer dans sa construction théorique (le projet) et dans sa construction pratique (l’organisation et le financement) des relations multipolaires entre acteurs…. Ce qui sous entend priorités concurrentes, divergences de regards, planification temporelle distincte ….. Le dialogue est dès lors beaucoup plus complexe qu’entre un inventeur de génie et ses apporteurs de capitaux.

Mais là où nos échanges deviennent passionnants, c’est lorsque derrière le groupe nominal « initiatives citoyennes », nous n’envisageons plus seulement des associations ayant pignon sur rue, mais des hommes et des femmes dans leur vulnérabilité, lorsque cette vulnérabilité devient la clef de voute de leur dynamique, la base de l’analyse du besoin, le fondement de la qualité de leur réflexion, mais aussi l’origine d’un regard négatif sur une idée qualifiée de bricolage, d’une absence de confiance de la part des partenaires indispensables à la construction du projet .

Le dialogue est donc difficile entre vulnérabilité et innovation sociale et pourtant… Tous les français connaissent Emmaus et Atd, les noms de leurs fondateurs. Les  termes de compagnons et d’ alliés sont immédiatement rapprochés de ces deux organisations.  Dans le domaine de la formation, les maisons familiales rurales et Domino sont célèbres bien au delà des frontières de l’hexagone, et vous pourriez citer bien d’autres innovations ou innovateurs sociaux.

Notre objectif tout au long de ces 48 heures, sera d’enrichir nos méthodes d’analyse, nos regards et nos expériences via un dialogue et une réflexion commune entre tous ceux qui nous font l’honneur de venir travailler dans cette session de rentrée de l’IERP.

Objectifs

Si le 21° siècle bénéficie de progrès technologiques et économiques importants dans la plupart des pays, ils ne font pas disparaître misère, pauvreté et problèmes sociaux. La vulnérabilité affecte même de façon rémanente des personnes autrefois très insérées dans la vie économique. Quelles réponses apporter ? Les acteurs de terrain soulignent que les effets d’exclusion qui en résultent ne sont pas irrémédiables, les chercheurs évoquent des chemins de résilience. Quelles sont les conditions de la fécondité de la vulnérabilité dans les organisations ? Comment les structures sociales, productives et administratives peuvent-elles être dynamisées par les innovations proposées par les personnes en situation de vulnérabilité ?

Ce séminaire a donc plusieurs objectifs :

  • inviter les chercheurs à développer leurs réflexions sur les liens qui existent entre l’innovation sociale et la vulnérabilité
  • Permettre aux acteurs de terrain de faire part de leurs résultats, de leur expérience pour qu’ils nourrissent la réflexion des chercheurs et des organismes d’appui
  • Permettre aux étudiants de l’ICT (toutes formations) de présenter leurs expériences et de  s’enrichir des discussions
  • Permettre à tous, acteurs de terrain, chercheurs et étudiants de se rencontrer pour mieux comprendre et partager leurs analyses.
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